jeudi 18 juin 2009

Une cravate, et bientôt une montre


Le club des éjectés ou "Tie Club" (club de la cravate) a accueilli trois nouveaux membres ce soir. Traditionnellement, à chaque Bourget, la SEMMB (filiale de Safran qui fabrique sous licence les sièges Martin-Baker), célèbre ceux dont elle a, de facto, sauvé la vie, grâce à une éjection réussie. Tout aussi traditionnellement, les éjectés reçoivent une cravate, et les ovations des membres de la confrérie.
Ce soir, on a donc applaudi un lieutenant de vaisseau de la flottille qui s'est éjecté de son SEM le 21 mars 2008, au large de Cavalaire (Var), à 2.500 ft et quelque 350 kt. Il était le 651e à le faire avec un siège SEMMB.
Un capitaine du 1.30 "Normandie-Niémen" qui a avait dû se séparer de son Mirage F1B le 19 juin 2008, à Colmar, a également reçu sa cravate. Il était le numéro 656 dans l'ordre de la SEMMB.
Last but not least, le colonel José Souvignet a recueilli une longue salve d'applaudissements. Il s'est éjecté de son Mirage 2000N avec son pilote, le 11 juin 2008, en Bretagne, décrochant le numéro 653. Cet officier, navigateur officier systèmes d'armes (NOSA) de formation était alors commandant de l'escadron 2.4 "La Fayette". Mais il en était surtout à la deuxième éjection de sa carrière, ce qui est particulièrement rare (1).
Galanterie
"Deux ou trois pilotes seulement" seraient titulaires d'un doublé explique-t-on chez SEMMB. Parmi lesquels, évidemment, Jean-Marie Saget dont nous vous rappelions le pédigree la semaine dernière.
En félicitant ses lauréats, Jean-Pierre Ledey, PDG de la SEMMB (qui fête son demi-siècle d'existence, pendant lequel 5.350 sièges ont été produits), a aussi annoncé que les nouveaux éjectés, à compter du 1er janvier, seraient également pourvus d'une... montre de marque Bremont, britannique d'origine, cela va de soi.
Le même a également offert à quatre de ses collaboratrices ayant organisé l'évènement un bouquet de fleurs, ce qui pour le coup, ne manque pas de classe non plus... Et mériterait de faire école sur d'autres stands.

(1) La première était intervenue pendant les opérations en Bosnie, le 30 août 1995. Le Mirage 2000NK2 de Frédéric Chiffot et de José Souvignet avait été abattu par un SAM, et les deux aviateurs, blessés par leur éjection et leur arrivée au sol, aussitôt capturés par les miliciens serbes, avaient été retenus pendant 103 jours. La lecture de "Prisonniers des Serbes", une épisode de Tanguy et Laverdure, scénarisé par mon ami Jean-Claude Laidin (Editions Dargaud) apporte de multiples éclairages, impresionnistes mais pas seulement, sur ces évènements.