vendredi 11 décembre 2009

Un lapin téméraire a défié l'A400M

C'est une femme qui co-pilotait le Paris-Séville ce matin, et d'aucuns, des misogynes à coup sûr, y ont vu un sombre présage pour le vol d'A400M qu'ils venaient voir en Andalousie. De fait, c'est un lapin, animal bien connu pour ses capacités à porter malheur, qui a failli changer le cours de l'histoire.
Pendant que photographes et équipe images d'Airbus s'échangeaient des noms d'oiseaux, un lapin a tenté, avec succès, la traversée de la piste, quelques secondes avant le passage du F-WWWT roulant au ralenti vers l'extrêmité du runway.




Son chase plane, une Corvette, a décollé en premier, suivi par le F-WWWT, à 10h15 heure de Séville, sans rentrer ses aterrisseurs, comme c'est d'usage sur les premiers vols. L'avion, chargé de 15 tonnes d'instrumentation d'essais (pour une masse totale de 127 tonnes), devrait être de retour sous trois heures.
On annonce l'arrivée, à midi, du roi d'Espagne, Juan Carlos, retenu par une visite au début du vol. Plusieurs représentants de l'industrie, des ministères de la Défense ont effectué le déplacement pour ce vol. La Belgique est venue en Embraer 145, un Français, en Falcon 50, Hervé Morin, lui, était annoncé en Falcon 10 Marine. Des élus des commissions de défense ont assisté au premier vol, comme le député Jean-Michel Boucheron.
L'armée de l'Air est elle aussi venue en force, avec des représentants du CDAOA (opérations), du CSFA (soutien), le commandant de la base aérienne 123, première à recevoir l'A400M, à une date encore indéfinie. Plusieurs généraux qui ont suivi l'appareil dans ses débuts, comme Gérard Pons et Philippe Tilly, ont aussi été invités par EADS.

Hervé Morin devrait justement éclaircir le calendrier de livraison, lors d'une conférence de presse, en début d'après-midi.

Nos photos : l'A400M F-WWWT au décollage, à 10h15, et le lapin témeraire (crédit : JM Tanguy).
Post scriptum, de retour à Paris :
Lapin (de garenne) ou lièvre ? Un internaute averti me fait remarquer que la longueur des oreilles plaide plutôt en faveur de la seconde hypothèse.