vendredi 6 août 2010

Une cérémonie estimée à 136.808,79 euros

Pas de république sérieuse sans une vision sérieuse de ce qu'elle coûte. Dans cette logique bien admise, le ministère de le défense vient donc de répondre sérieusement à une question toute aussi sérieuse du sénateur PS de la Savoie, Thierry Repentin, sur le coût des commémorations du 150e anniversaire du rattachement de la Savoie à la France, supportées par le ministère de la Défense. De prime abord, le lien ne semble pas évident, mais il le devient par le fait que le président de la République s'était déplacé pour l'occasion, ce qui avait sans doute contribué à donner à cet évènement une nouvelle dimension, particulièrement pour la troisième.
Benoîtement, le ministère détaille donc, ainsi, le volet aérien et terrestre de la manifestation : 2h05 de vol d'A319, 24.341,28 euros, le même temps de vol d'un Falcon 7X, 16.053,91 euros (1), l'heure de patrouille de France est facturée 37.096 euros pour huit Alpha Jet (2), et celle des quatre Mirage F1CR de l'escadron "Savoie", venus de Reims, à 55.320 euros. Soit, pour les moyens aériens, 132.811,19 euros déduits du programme 178 bien nommé ("préparation et emploi des forces"). Le ministère garantit cependant que l'Elysée remboursera sur sa cagnotte, comme c'est l'usage, 27.962,50 euros, pour les heures ETEC.
Les frais de transport des 7e, 13e et 27e BCA (1.020, 60 euros) ne sont pas oubliés (au contraire de ceux des Choeurs de l'armée française). Soit un total estimé à 136.808,79 euros, à considérer, en fait, comme un coût plancher. Le ministère se défendant de tout forme de surcoût, en expliquant, sérieusement, que "ce coût englobe une part d'activités qui, de toutes les manières, auraient été réalisées dans le cadre de missions de préparation des forces ou de rayonnement".

(1) ce qui fait une heure de vol à 7.705,87 euros. A ma connaissance, c'est la première fois que ce chiffre peut ainsi être calculé.
(2) à ma connaissance, c'est aussi la première fois qu'un tel chiffre est produit, ce qui ne permet pas pour autant de déterminer le coût d'une saison de la PAF, qui emploie en fait dix appareils, plus un (précieux) Transall pour la logistique. Un coût par ailleurs à mettre en regard avec ce qu'elle rapporte : une dimension par nature difficile à mesurer. A une reprise au moins, la PAF a failli être dissoute au vu des moyens qu'elle immobilisait : dans la rigueur budgétaire, elle tient bon pour l'instant. A ma connaissance, la PAF ne facture pas ses prestations, mais, par contre, ses équipages sont logés et leur logistique est assurée par l'organisation des meetings auxquels elle participe.