mardi 16 octobre 2012

Louvois, blessés : "aidez-moi !"

C'est confirmé, Louvois n'est plus une hallucination de journalistes, il y a donc des soucis sur le front des soldes dans l'armée de terre avec 10.000 dossiers en soufrance, et le ministre est longuement revenu dessus, après l'interpellation initiale de la présidente de la commission de défense, Patricia Adam, lors de son audition chez les parlementaires. Le ministre reconnaît à la fois "une accumulation de décisions malheureuses (qui) ont été à l'origine de graves dysfonctionnements dans l'armée de terre" et son propre "coup de sang". "Ne pas réussir à payer à temps un soldat qui rentre d'Afghanistan, c’est lui manquer de respect" (1) a ajouté le ministre en interpellant à son tour les parlementaires "Mesdames et messieurs les députés, je vous demande de m’aider en appelant mon cabinet si vous avez connaissance de dysfonctionnements. Il importe absolument d’éradiquer ce problème" a-t-il conclu sur ce point.
Avant, plus loin, de demander également des retours sur d'éventuelles lacunes dans le traitement des dossiers relatifs aux blessés. Un dossier unique a semble-t-il été mis en place cet été pour simplifier les démarches, et comme ce blog l'avait révélé, une maison des blessés sera bientôt disponible pour héberger les familles des mêmes blessés, à Percy.
Le ministre répondait à l'interpellation de la députée Mariane Dubois, qui demandait une prise en charge totale par l'Etat de la situation des blessés. Or ce blog a rappelé à plusieurs reprises qu'un système fondé partiellement sur la générosité de donateurs individuels pour la plupart demeure extrêmement fragile. Doublement car la fin de la guerre d'Afghanistan va réduire extrêmement la générosité des donateurs, tout comme les difficultés économiques. Alors que celles des blessés, elles, demeurent engendrant des frais récurrents (les prothèses cassent par exemple).

(1) je renvoie à la citation de Lartéguy sur les prétoriens : manifestement, on a largement sous-estimé les dégâts en matière de moral et de respect occasionné par ce feuilleton, amplifié par la sous-estimation initiale du problème.