vendredi 30 août 2013

Syrie : et s'il fallait y aller (presque) tous seuls

Le vote négatif de Londres n'a pas entamé la détermination de l'exécutif français à punir le régime
syrien, après les attaques chimiques de la semaine dernière. Jusque là, tout est factuel. Ce qui suit n'est qu'une petite revue des possibles, avec du loufoque, du probable, et du sûr... Attention, l'ordre n'est pas forcément le bon !

1) David Cameron n'en fait qu' à sa tête, et concourt quand même aux opérations, mais avec des moyens de soutien seulement : avions radars Sentinel R1 -le modèle qui nous a bien aidé au Mali-, avions ravitailleurs et un groupe de cornemuses (les musiques deviennent rares dans la marine française)... Par contre, il faut faire sans les sous-marins de classe Trafalgar qui portent les Tomahawk, et les paires de missiles de croisière Storm Shadow des Tornado, ce qui fait beaucoup de perdu quand même.
2) Barack Obama se fait lui aussi défier : les Républicains, et une partie des Démocrates s'opposent à la réquisition de la force. Il faut faire là aussi sans les Tomahawk des quatre frégates lance-missiles présentes en Méditerranée, et de sans doute un ou deux sous-marins en plongée. Les bombardiers stratégiques qui avaient traversé l'Atlantique pour frapper en Libye restent aussi au hangar, un reste de sequestration, tout comme les porte-avions (comme pendant la Libye). Bref, Washington n'accorde aux opérations en Syrie que les tankers de Mildenhall (Grande-Bretagne) qui seront bien utiles à l'opération Polder car...
3) ... pour compenser toutes ces défections dans le trio unanime du début de semaine, la France doit désormais mettre les bouchées doubles (pour ne pas dire plus) et n'a pas assez de tankers pour ravitailler tous les chasseurs qu'elle doit désormais mettre en vol. Elle fait donc le compte de Rafale (1) en état de décoller au claquement de doigt, en France et aux EAU, multiplie par deux (Scalp-EG) ou par six (AASM, tirable en salve), ce qui lui donne une idée assez précise du nombre d'objectifs qu'elle peut frapper instantanément (2). Certes, c'est beaucoup moins que ce qui était prévu, sauf que...
4) ... Dans les trois pays arabes qui seraient prêts à soutenir la France figurent d'heureux propriétaires de missiles Scalp-EG (3), et/ou de tankers qui seraient bien utile pour alimenter la bordée de missiles de croisière (3). Tout en ajoutant, évidemment, à la légitimité de l'opération de la France, comme cela avait été le cas, par la participation des EAU et du Qatar, pendant Harmattan.

(à suivre)

(1) rappelons que six Rafale restent basés au Tchad dans le cadre de Serval.
(2) la formule est plus complexe que cela car comme je le rappelais en début de semaine, en quelques jours, le PACDG pourrait être dans les parages, mais avec un effet de surprise moindre. Par ailleurs, n'oublions pas nos amis "muds" de Nancy -dont les Sangliers de la 3 qui sont bientôt d'anniversaire-, qui peuvent, eux, porter un missile Scalp-EG à la fois. N'oublions pas non plus les Exocet Block 3 de la marine qui n'ont pas encore fait parlé la poudre de leur booster sur des tirs opérationnels.
(3) et même des chaînes d'infos continue, pour les missiles cathodiques.