mercredi 13 novembre 2013

Femmes : la roadmap

Françoise Gaudin a longuement livré ses observations sur la condition des femmes au ministère de
la Défense, en conclusion du colloque organisé par les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. "Il est bien hasardeux de se réjouir trop vite" a-t-elle commencé à prévenir, prenant à témoin les femmes qui avaient diagnostiqué la condition féminines depuis la veille.
1) Un outil d'évaluation. Dans la lignée de la roadmap fixée par Jean-Yves Le Drian en novembre 2012, un rapport diagnostic a été écrit par le contrôleur général des armées Chevalier, et sera prochainement publié. Ce dernier livre un constat sans surprise, mais illustré, et argumenté par des exemples captés à l'étranger. La haut fonctionnaire à l'égalité a dévoilé la création prochaine d'un observatoire qui sera la tour de contrôle du sujet au ministère.
2) Des mesures concrètes. Les femmes qui reviendront d'opex devront désormais remplir un questionnaire court visant à faire remonter les éventuels exemples de contravention aux règles en vigueur. Ces signalement permettront de mieux mesurer les éventuelles déviances dont pourraient être victimes les femmes. Apparemment, rien n'est prévu, par contre, pour les opint, et la vie courante, où ces déviances peuvent aussi s'exprimer. Autre mesure concrète, les femmes disposeront d'un meilleur accès à la formation, et le ministère devra aussi s'interroger sur l'emploi du temps : il est évident que programmer, sans raison si ce n'est la volonté de disqualifier les mères de famille, des réunions à 19 heures n'a guère de sens. Des aides à la garde d'enfant seront aussi encouragées, mais on peut se demander comment ces efforts se réaliseront, car Françoise Gaudin le reconnaît elle-même, tout doit se faire sous enveloppe, donc sans générer de nouvelles dépenses. Des redistributions de crédit, ou des incitations peuvent néanmoins être effectuées.
3) Plus on monte, plus ça baisse. Le "plafond de verre" bien connu existe aussi au ministère, et la haut fonctionnaire en a livré quelques exemples concrets. Bien qu'ouvertes il y a 36 et 30 ans aux femmes, les écoles de l'air et de l'armée de terre n'ont produit, selon elle, qu'un nombre réduit de généraux (1). Actuellement, la Défense ne compte qu'une seule directrice d'administration centrale. Et seulement sept femmes ont eu la possibilité d'accéder au CHEM.

4) Et les hauts n'y échappent pas... En fine diplomate, la haut déléguée a oublié de citer un des endroits les moins féminisés du ministère, le... cabinet : seules quatre (et non trois, comme visible sur la liste officielle qui n'est pas à jour) femmes, la conseillère sociale, Anne-Sophie Avé, la conseillère parlementaire, Christine Mounau-Guy, ainsi que Myriam Achiri (environnement, développement durable et restructurations) et Loranne Bailly (affaires régionnales) figurent sur une liste qui compte dix-sept noms (2).


(1) rappelons ici que c'est la DGA qui a réussi, pour l'instant, à promouvoir le plus grand nombre de femmes. Sauf à sa tête, évidemment. En comptant les 2S, il n'y aurait qu'une quarantaine de femmes généraux.
(2) les femmes représentent 50% de l'effectif du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des droits des Femmes, situé de l'autre côté de la rue.