jeudi 17 juillet 2014

Même les forces spéciales manquent de moyens (billet)

Aujourd'hui c'était changement de chef de corps à Bayonne, au 1er RPIMa (1), comme le signale le site
Veterans-Jobs-Center.com. Comme c'est le cas en pareille occasion, les généraux sont venus (2) et l'un d'eux, qui commande rien de moins que les forces spéciales de l'armée de terre a lu l'ordre du jour. Les oreilles les plus attentives ont capté dans ce texte, par deux fois, l'allusion aux moyens comptés avec lesquels les opérateurs du 1er RPIMa devaient réaliser leurs missions (3). Ce qui peut sembler troublant pour des troupes qui ont été érigées par le dernier Livre Blanc en priorités des priorités.

Certes, le problème n'est pas nouveau : des sénateurs, puis deux députés, Gwendal Rouillard (l'héritier politique de JYLD à Lorient) et Yves Fromion l'ont très clairement évoqué dans deux rapports publiés à... deux mois d'intervalle. Difficile, d'ailleurs, quand on ces mêmes forces spéciales en face de soi de ne pas le voir. Même si d'assez longs reportages consacrés à ce sujet ces derniers mois ont réussi à ne pas le constater. Et encore moins, à le souligner largement.
Mais si le patron des forces spéciales Terre le dit en public, et que ce blog le répète (et pas pour la première fois), peut-être, désormais, sera-t-il impossible de ne pas l'entendre. Outre des soucis désormais bien connus en matière de voilures tournantes, mais aussi de VPS à bout de souffle, ou encore de matériels qui prennent vraiment beaucoup de temps à être qualifiés par la DGA (4) comme la minigun M134, on peut maintenant rajouter des problèmes de rechanges. Il faudrait plus d'une année pour récupérer des pièces de rechange pour des mitrailleuses Minimi... Dans la BSS, il est vrai que les terro-djihadistes ont le temps, et les Français, pas leurs rechanges.


(1) comme les deux avant-derniers chefs de corps, l'actuel est un pur produit du régiment, où il a effectué la quasi-totalité de son parcours opérationnel. Il avait notamment été chef du bureau opérations instructions du régiment.
(2) notamment le général de Saint Quentin, ancien chef de corps et actuel GCOS.
(3) Avec, d'ailleurs, un succès récurrent dans la BSS, où le régiment a perdu deux des siens, le caporal-chef Stéphane Duval mort au combat, et un ancien, Yann Desjeux, tué dans l'attaque d'In Amenas. Les deux devaient être présents dans bien des esprits, aujourd'hui.
(4) les deux députés l'écrivent noir sur blanc dans leur rapport. Comme ils se sont aussi étonnés, en face de moi et quelques collègues, de problèmes anciens d'aéromobilité qui avaient été diagnostiqué dès le milieu de la précédente décennie... et pas réglés.